15/10/2013
Inverser la courbe du chômage ?
Dans son livre Chômage : inverser la courbe, publié par l’Institut Montaigne aux Belles Lettres, Bertrand Martinot, ancien délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), pose enfin correctement les vrais questions : contrats aidés, emploi des jeunes, assurance chômage, taxation et coût du travail, service public de l’emploi, place du dialogue social.
Un échec collectif
Touchant plus de 10 % de la population active, le chômage en France a dépassé tous les niveaux connus depuis l’apparition des premières statistiques sur le sujet ; avec une spécificité qui constitue le «mal Français» : depuis trente ans, le chômage n’est jamais descendu en-deçà de 8 %, même en période de forte croissance, contrairement à la plupart de nos voisins européens. La société française est à la fois anesthésiée et fataliste face à ce phénomène. Et malgré 50 milliards d’euros injectés chaque année dans la lutte contre le chômage, tout se passe comme si nous nous étions finalement résignés face à un chômage considéré comme « normal » et sans illusion sur le retour au plein emploi.
Des propositions pour un retour au plein emploi
En deux cent pages, l’auteur dresse un constat aussi complet que clair de la situation du marché de l’emploi et propose un plan d’actions pour s’attaquer aux causes structurelles du chômage et inverser durablement sa courbe :
- Réformer le SMIC : « Politiquement très incorrecte, une politique de forte modération du SMIC doit être poursuivie pendant plusieurs années. » (P.93)
- Réformer l’indemnisation chômage : « Il est urgent de sortir d’une vision essentiellement comptable de l’assurance chômage. » (p.94)
- Réformer la politique de l’emploi : « Moins d’obligations de moyens, plus de qualité, davantage de pilotage par la performance, plus de cohérence entre les acteurs, telles sont les voies que doit emprunter la politique de l’emploi pour apporter sa contribution à une baisse durable du chômage. » (p.99)
- Définir les contours d’une « flexisécurité à la française » : « une flexisécurité à la française devrait consister à supprimer le surcroit de réglementation dans le cas des licenciements collectifs. » (p.100)
- Réformer la régulation de l’emploi : « il faut définir d'une part ce qui relève de la loi, qui reste naturellement de la compétence de l'Etat sous réserve du respect des règles du dialogue social et d'autre part réserver une sphère d'autonomie normative aux partenaires sociaux, sphère dans laquelle l'Etat ne devrait pas intervenir, sauf motif impérieux d'intérêt général. » (p.103)
- Dépenser moins pour taxer moins : « La résolution de la question du chômage en France, c’est la compétitivité du secteur public. De notre capacité à réformer nos institutions, centrales et décentralisées, à revoir leur champ et leurs modalités d’action dépendra le succès ou l’échec de la lutte contre le chômage dans les années qui viennent. » (p.108)
Un projet politique ambitieux pour répondre à la première des préoccupations des Français. Quel parti aura le courage de reprendre ses idées ?
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30/09/2013
La fausse baisse du chômage du mois d'Août 2013 !
Deux raisons majeures expliquent la fausse baisse du chômage en Août :
- Un dysfonctionnement des relances par SMS et messages vocaux de l'opérateur téléphonique SFR aux demandeurs d'emploi (source : Pôle emploi et la Dares). La diminution sans ce dysfonctionnement aurait été de seulement 0,4 % contre 1,3 % annoncés.
- Des radiations de 30% plus importantes que d'habitude...
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Faire carrière pour quelle retraite ?
On le sait, personne à ce jour, à gauche comme à droite, n'a le courage de réformer réellement notre système de retraite.Tout au plus a-t-on collé des rustines. La dernière réforme ne fait pas mieux. Et surtout le scandale de la différence de traitement entre salariés du public et du privé perdure. Malgré les explications embarrassées de la Ministre des affaires sociales, Mme Touraine.
Qu'en est-il?
Le taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension versée par rapport au salaire reçu pendant l'activité, reste depuis 10 ans de 75 % pour les fonctionnaires. Il ne cesse de se dégrader pour les salariés su secteur privé : il est maintenant compris entre 45 et 62 % selon les experts.
Mme Lavigne, spécialiste des retraites à l'Université d'Orléans, ne nie pas ce décalage puisqu'elle affirme que le montant moyen des retraites des fonctionnaires s'élève à 2 127 €, contre 1 114 € pour les salariés du privé. Elle avance une explication qui se fonde sur un fait tout aussi révoltant : si les fonctionnaires ont une meilleure retraite, ce n'est pas seulement dû au mode de calcul (les 25 meilleures années sont prises en compte dans le privé contre les 6 derniers mois dans le public), c'est parce qu'il y a plus de salariés pauvres et âgés dans le privé que dans le public.
Et il s'agit des retraites des salariés...
Les retraites des non salariés sont bien plus misérables...
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11/09/2013
Le chômage progresse encore
Nous expliquions que la courbe du chômage ne pourrait pas s’inverser à la fin de l’année, même en ayant recours aux subterfuges, couteux pour les citoyens, que sont les emplois aidés.
Les derniers chiffres de l’INSEE confirment, hélas, la tendance baissière : l'emploi salarié dans le secteur marchand (hors agriculture) a nettement reculé au deuxième trimestre, où 34.600 postes ont disparu (-0,2%), après 4.700 au trimestre précédent. De juin 2012 à juin 2013, 139.900 emplois ont été supprimés en France. Les secteurs les plus touchés étant l’intérim, la construction et l'industrie.
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22/08/2013
Toujours plus de diplômes...
Le consensus actuel en faveur des diplômes est lourd de conséquences pour la réussite d’une carrière. Il n’est pas un homme politique qui ne tienne ce discours : « les diplômés ont plus de chance de trouver un emploi que les non diplômés ». Sans préciser souvent que la plupart des diplômes ne mènent à rien et en tous cas pas à la carrière qui sera réellement suivie par le titulaire du diplôme. Seuls 18 % des salariés exercent un métier auquel leur diplôme était censé les préparer. C’est un immense gâchis et une perte pour les finances publiques qui dépasse le déficit de la Sécurité sociale de très loin.
Il est vrai qu’un diplôme donne un avantage concurrentiel dans certains métiers mais, si on raisonne globalement, cet avantage se fait au détriment de la majorité de la population puisque la grande majorité des diplômes n’ont pas d’incidence sur la capacité à trouver un emploi…
Plus le flux de nouveaux diplômés gonflera le stock de candidats à une promotion au niveau de cadre, plus cela diminuera la chance de chacun d’entre eux d’y parvenir. Les entreprises sont bien entendu incitées à trier en fonction des compétences réelles et à jouer la surenchère.
L’absurde inflation de bacheliers est un exemple de ce qu’il ne faudrait pas faire.
Mais le marché de la formation, initiale, universitaire ou continue, alimente tant de positions acquises et tant de forteresses diverses qu’il est et restera très difficile de changer tout cela…
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