17/07/2012
La mauvaise employabilité des jeunes...
Pourquoi, en France principalement, les "jeunes" éprouvent des difficultés sérieuses à entamer leur carrière professionnelle ?
Les réponses apportées par les gouvernements successifs sont systématiquement les plus mauvaises qui soient. Et le nouveau gouvernement reste dans cette ligne du prêt à penser inéfficace avec ses contrats intergénérationnels :
Comme si le problème était là.
Le problème est que le problème est mal posé. Il sera donc mal résolu. Il y a bien sûr la crise économique qui supprime des marchés et des entreprises donc des emplois, jeunes ou pas jeunes. Mais il y a surtout de nombreux postes qui ne trouvent pas de candidats et il y a de nombreux candidats qui ne trouvent pas de postes. Ces derniers sont notamment des "jeunes". Pourquoi?
Certaines affirmations ou questions reviennent souvent à ce sujet : "il faut faire confiance aux jeunes", "les employeurs veulent uniquement des personnes qui ont de l'expérience mais comment en acquérir si on n'est pas embauché ?", "j'ai des diplômes de tel niveau, donc j'ai droit à un poste de tel niveau", etc...
En réalité, voyons les choses en face. les raisons qui expliquent que les jeunes, de nos jours, ne parviennent pas facilement à décrocher un emploi stable sont pourtant évidentes :
1°) les politiques, les professeurs et les médias propagent l'idée, fausse, que tout le monde est capable de tout, que tout le monde a droit à un poste élevé, que seules les métiers tertiaires sont socialement et financièrement intéressants, qu'il vaut mieux être chômeur hautement diplômé qu'artisan ou commercial terrain. Ecoutez les journalistes des chaînes de télévision : ils ne parlent que de bureau et non d'atelier, de boutique ou de chantier. Les mots ne sont pas neutres. Ils donnent aux "jeunes" le sentiment que la voie "normale", c'est le bureau. Ils vont donc se précipiter sur des formations tertiaires embouteillées et sans débouchés : les lettres, les sciences humaines, le droit, etc etc. Beaucoup trop de "jeunes" sont admis dans les universités alors même que tous savent pertinemment que les débouchés n'existent pas: 200 000 étudianst en droit pour 12 000 postes à pourvoir chaque année. C'est un véritable scandale.
2°) la législation sociale en France est hypertrophiée : trop de textes, trop de rigidités, trop de charges financières ou autres, trop de contraintes pour les employeurs qui rendent le recrutement potentiellement lourd de difficultés, de menaces et de dangers à venir. La protection des salariés en place agit contre l'emploi et contre la mobilité désirée par les salariés. Employer un "jeune" est une aventure que les textes actuels découragent. Un "jeune" est un joker, il constitue une inconnue riche de potentialités mais aussi riche de problèmes futurs. Les contraintes qui pèsent sur les entreprises, parce qu'elles rendent la séparation difficile, ne permettent pas de donner une chance aux profils inexpérimentés ou atypiques et relèguent dans les oubliettes du marché du travail tous ceux qui ne sont pas des clones ou qui n'ont pas déjà prouvé leurs capacités. Or, d'années en années, ceux qui font les lois (et qui d'ailleurs sont très peu représentatifs du marché du travail) continuent d'alourdir les textes, d'ajouter rigidités sur rigidités, aiguillonnés par des syndicats tout aussi peu représentatifs...
Conclusion : aucun emploi "aidé " n'a jamais permis de donner du travail. Deux conditions pour retrouver de la fluidité sur le marché de l'emploi:
- améliorer la compétitivité des entreprises en allégeant leurs charges fiscales et sociales et les contraintes juridiques qui pèsent sur elles.
- réformer sérieusement les études afin de ne pas donner la primeur aux formations qui n'ont pas de débouchés mais, au contraire, valoriser les formations qui en ont.
12/06/2012
La carrière des femmes...
L'INSEE vient de rendre publiques des données sur la carrière des femmes en France.
On apprend ainsi que le taux d'activité des femmes de 15 à 64 ans a nettement augmenté entre 1990 et 2010 : il est passé de 59 % à 66 %.
L'écart de rémunération avec les hommes se réduit lentement (il a reculé de 4 points en vingt ans). Il est actuellement de 25 % (20 % si on gomme le fait que les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel puisqu'on apprend aussi que 82 % des postes à temps partiel sont occupés par des femmes.
Le taux d'emploi des actifs de plus de 55 ans augmente.
Etonnant, le taux d'emploi des actifs de 55 à 64 ans, c'est-à-dire des vieux (en fait le mot politiquement correct est "seniors") augmente régulièrement depuis 9 ans. Il est passé de près de 33 % en 2003 pour atteindre plus de 43 % au 1er trimestre 2012.
Plusieurs explications, sans doute :
La fin du système aberrant des préretraites.
Le niveau de plus en plus faible des retraites.
La prise de conscience progressive par les employeurs que la France est le pays d'Europe où ce taux est le plus faible.
Les réformes successives des retraites qui rallongent la durée de cotisations.
La plus mauvaise employabilité des jeunes (nous ferons un article sur ce sujet prochainement)
10 % de chômeurs !
Ca y est, le taux de chômage a atteint 10 % de la population active (selon la définition du Bureau International du Travail). Il faut remonter à la fin des années 90 pour retrouver un tel niveau de sans-emplois. Comme d'habitude, le gouvernement réagit à ces chiffres en prévoyant des mesures qui ont toutes déjà montré leur totale inefficacité : le contrat de génération et les "emplois d'avenir" par exemple. Il annonce aussi la fin de l'exonération des heures supplémentaires, comme si le fait de réduire le nombre d'heures supplémentaires entraînerait plus de créations d'emplois, comme si le travail était un gateau qu'on peut partager, comme si les salariés étaient des robots interchangeables...
On ne le dira jamais assez. Pour créer du travail, il faut que les créateurs nets d'emploi (c'est-à-dire les seules entreprises privées) soient débarrassés des charges et contraintes qui les rendent moins compétitifs. Ce n'est évidemment pas en taxant les heures sup' qu'on va dans la bonne direction !
05/06/2012
SMIC et CARRIERES
Il est fort question d'augmenter le SMIC. Comment s'y opposer? Comment peut-on vivre avec le SMIC? Faut-il manquer de générosité (ou de démagogie selon le cas) pour s'y opposer...
Et pourtant...
Il est vain de croire que dans la période actuelle nos entreprises pourront supporter un coup de pouce si minime soit-il. Les marges de celle-ci sont tellement faibles qu'un "coup de pouce" suffira à les faire basculer dans le néant ! D'autant plus que la hausse du SMIC, c'est aussi la hausse des salaires qui se situent juste au-dessus et donc c'est aussi la hausse des charges sociales sur salaires, qui elles-mêmes sont appelées à augmenter pour faire face au retour partiel de la retraite à 60 ans !
Le passé nous montre aussi qu'à chaque "coup de pouce" correspond une augmentation du chômage. Car le différentiel hommes-machines est chaque fois en faveur des machines. Or ce sont sur les machines qu'on trouve les smicards... Et la plupart des machines ne sont d'ailleurs pas fabriquées par des salariés français !
La vraie solution, c'est de permettre aux entreprises d'embaucher plus et de payer bien plus que le SMIC. Et pour cela les recettes sont simples : moins de charges sur les emplois, moins de fiscalité, meilleure compétitivité des entreprises privées et moins de fonctionnaires...
C'est aussi d'encourager les trajectoires professionnelles, les CARRIERES, des salariés payés au SMIC : comme le dit la CFDT, ce n'est pas tant le niveau du SMIC qui est important que la possibilité qui doit être donnée aux salariés de sortir du SMIC par le haut.